COMMENT LUTTER CONTRE L’ECO-ANXIETE | 5 CONSEILS

jeune femme assise en pleine nature, la tête entre ses genoux

L’éco-anxiété, ou solastalgie, est définie par les psychologues comme une détresse émotionnelle mentale, ou physique, face à la crise climatique. Ce phénomène se traduit par une peur chronique de la catastrophe environnementale, des émotions d’anxiété, d’angoisse, d’impuissance et de culpabilité face à l’inaction gouvernementale malgré la catastrophe qui menace. Pour les psychologues, ce n’est pas une maladie mais une réponse inévitable et saine aux menaces écologiques et au dérèglement climatique. Des solutions puissantes existent pour lutter contre l’éco-anxiété. Ne vous laissez donc pas submerger, et découvrez comment apaiser vos angoisses quant à l’avenir. 

1 - Lutter contre la dépression verte grâce à la parole

Une des caractéristiques de la solastalgie est la peur d’en parler autour de soi pour ne pas démoraliser son entourage, plomber l’ambiance ou pour ne pas être taxé de prosélytisme. Pourtant, échanger, parler de ses angoisses, que ce soit à un psychothérapeute ou au sein d’un groupe de militants écologistes, peut être salvateur. La psychologie propose des clés pour dénouer des inquiétudes. Commencez par prendre conscience que vous n’êtes pas directement coupable de la crise climatique : les grandes entreprises qui polluent sont les premières responsables, et non pas directement vous. C’est ce que les psychologues appellent le « travail de deuil ».

2 - Agir contre la solastalgie en renouant avec la nature

Une autre clé pour apaiser vos angoisses face à l’écologie consiste à essayer les pratiques écopsychologiques. Née en 1990 aux États-Unis, cette discipline va à la racine des problèmes écologiques en explorant les interrelations complexes entre la nature et la psyché humaine. Inspirée par les traditions premières, cette nouvelle science estime que pour résoudre la crise environnementale, l’écologie et la psychologie sont complémentaires. L’idée est de sortir du déni, et de l’abattement, en traitant à la racine l’aliénation de l’humanité envers son habitat naturel, qui serait liée aux formes d’addiction à la consommation. Parmi les solutions proposées, on trouve la sensibilisation par les cinq sens : percevoir la beauté de la nature, écouter les sons des oiseaux, sentir les odeurs des forêts, toucher l’écorce des arbres, ou encore les serrer dans nos bras pour créer un lien avec eux. Ces pratiques de ré-harmonisation avec la nature vous permettrons de ralentir face à l’accélération du monde.

🌿 Il existe aussi une grande variété d’activités utiles pour retrouver un lien avec la nature et gérer son éco-anxiété. Il peut s’agir de pratiquer une écologie de loisir réconfortante comme la randonnée par exemple, les sports de plein air, ou encore la pratique d’un art : dessiner, peindre, écrire sur la nature pour renouer le lien avec elle. 

une main qui touche le tronc d'un arbre

3 - Combattre l’éco-anxiété par l’action individuelle et collective

Se tourner vers l’action collective pour ne pas rester seul, peut aussi être salvateur. Il s’agit de trouver un espace d’échange et d’action dans lequel vous vous sentez utile,  et au sein duquel vous pourrez faire bouger les choses. Rappelez-vous que c’est davantage l’inaction et le sentiment d’impuissance face aux changements climatiques, que les changements eux-mêmes, qui provoquent vos angoisses. Par conséquent, agir sur des choses sur lesquelles vous avez le sentiment d’avoir un peu d’impact, et voir les résultats obtenus peut être déjà curateur. Ainsi, vous pouvez commencer par pratiquer des éco-gestes individuels, comme diminuer votre consommation de viande, d’électricité et de gaz, cesser d’acheter de la fast-fashion, circuler en vélo, etc.

Mais, agir à l’échelle collective est encore plus efficace si vous intégrez une organisation nationale ou internationale pour militer, ou bien rejoignez une association. Il ne faut pas sous-estimer les « petites actions», comme participer à des débats en mairie, lors des comités d’entreprise, etc.

💡D’autres types d’actions efficaces : planter des arbres dans votre ville, s’investir dans l’école de votre enfant, organiser une vente ou un lieu d’échanges de vêtements de seconde main, etc. 

4- Résister à la détresse climatique grâce à la pratique de la méditation et à la respiration

Et si vous appreniez à lâcher prise et à accepter le pire, tout en restant en paix, grâce à la méditation de pleine conscience ? Cette technique consiste à concentrer son attention sur le moment présent, sur ses pensées et ses émotions, et de s’entraîner à les considérer comme des phénomènes éphémères qui ne sont pas nécessairement le reflet de la réalité. Cela facilite le contrôle de vos émotions et chasse vos pensées négatives. La méditation vous permet de vous concentrer sur les sensations captées par vos 5 sens, dans le moment présent. Parallèlement, vous pouvez prendre de grandes respirations abdominales lentes, ou bien souffler doucement sur une bougie imaginaire, que vous voudriez faire pencher sans l’éteindre : ces simples outils de respiration sont formidables pour la gestion du stress et de l’anxiété. En accompagnement, les pratiques du yoga et du tai-chi peuvent également contribuer au mieux-être.

5 - Ne pas se laisser envahir par la collapsalgie grâce aux thérapies comportementales et cognitives

Ces thérapies courtes s’apprennent et se pratiquent auprès de psychiatres et de psychologues. Elles permettent d’agir sur vos pensées et sur les scénarios catastrophe que vous imaginez. Le thérapeute identifie les causes des souffrances de son patient, puis l’aide à repérer ses propres biais de pensées afin de prendre de la distance et d’agir progressivement sur ces mêmes idées et croyances. Parmi ces techniques on peut citer l’EMDR qui est une thérapie basée sur les mouvements oculaires rapides, ou encore l’hypnose ou l’EFT (Emotional Freedom Technique). Cette dernière est une pratique psycho-énergétique de libération des émotions négatives qui utilise les méridiens énergétiques chinois en tapotant des points spécifiques d’acupuncture. Quant à la thérapie cognitive, il s’agit de confronter vos opinions et pensées à l’instant T, à la réalité. C’est le psychothérapeute qui saura vous conseiller la technique qui vous conviendra le mieux, après un échange préalable.

L’éco-anxiété n’est pas une maladie mais une réaction normale et saine face aux menaces liées aux dérèglements climatiques. La clé pour ne pas ne pas se laisser submerger, et faire taire cette petite voix intérieure anxiogène, peut être de l’accepter et de soigner sa psyché. Pour cela, des remèdes existent, qui fonctionnent vraiment. À vous de trouver celui qui vous convient le mieux. L’essentiel est de ne pas rester seul chez vous à faire des gestes individuels qui vous poussent à la rumination. Les études montrent que l’action collective, la prise de parole, la méditation, les bains de nature, etc; sont autant de solutions pour agir efficacement sur l’éco-anxiété.

✍️ Article écrit par Géraldine, pour Elles me parlent