DÉTERMINEZ LE LOGEMENT ALTERNATIF NOMADE ADAPTÉ À VOS BESOINS

caravane avec un terrasse en vois sur pilotis et des guirlandes, pots de fleurs.. Vue sur la montagne

Vous en avez assez de payer des loyers exorbitants pour un espace de vie qui ne vous correspond pas ? Vous voulez participer à la sauvegarde de l’environnement et vivre dans un endroit qui vous ressemble vraiment ? Véritable synonyme de liberté et d’autonomie, l’habitat léger vous offre une solution pratique, économique et écologique. Défini comme une construction démontable ou transportable par la loi ALUR de 2014, il peut prendre diverses formes. Parmi celles-ci, tiny house, yourte, caravane, mobil-home ou même péniche. Avant de se lancer dans cette grande aventure, il convient de choisir l’habitation réversible adaptée à ses besoins. Chacune comporte son lot d’avantages mais aussi d’inconvénients. Comment s’y retrouver pour prendre une décision ?

Voici un guide complet pour vous aider à déterminer la forme que prendra votre nouvelle vie.

La tiny house : un refuge entre écologie et minimalisme

Née au États-Unis au 20ème siècle, la tiny house est un habitat léger qui gagne de plus en plus le cœur des français. Elle est très souvent construite en bois, ce qui la rend particulièrement solide et durable. Son étanchéité à l’air et à l’eau compte aussi comme un véritable atout lorsque la météo est moins clémente.

Comme leur nom l’indique, ces petites maisons offrent une surface réduite par rapport à leurs consœurs traditionnelles, délimitée par la longueur autorisée de la remorque servant à son transport.

💡Cette dernière ne doit pas excéder 12 mètres. Au-delà, l’ensemble sera considéré comme un convoi exceptionnel lors de son déplacement. La tiny house reste bien une habitation réversible nomade. Bien qu’il soit fréquent d’en trouver avec des mezzanines pour l’espace chambre, sa superficie au sol ne peut donc pas excéder 30 m². De quoi rendre la corvée du ménage quasiment ludique tant elle sera rapide !

Néanmoins, attention à ceux qui ont besoin d’espace : ils pourront vite se sentir oppressés. Quant aux amoureux du minimalisme ils seront conquis : chaque objet intégré à la maisonnette doit avoir son utilité et mériter sa place. Adieu le stockage compulsif !

Cet habitat léger a également un impact positif sur l’environnement  :

👉 Il est principalement construit en matériaux naturels ou très peu polluants.

👉Il reste parmi les plus lumineux grâce aux grandes fenêtres et à la possibilité d’une terrasse en fonction du modèle choisi. Les dépenses d’électricité pour l’éclairer seront donc réduites.

👉 Il est possible de placer des panneaux solaires sur son toit.

Tout en bénéficiant du confort d’une maison, vous aurez ainsi un vrai impact sur la sauvegarde de notre planète.

Quid de son prix ? Il y en a pour tous les goûts. Les tiny house les plus basiques commencent à 10 000 € tandis que les versions haut de gamme peuvent atteindre 100 000 €.

✏️À noter que les fabricants vendent souvent le package structure + remorque. La construction reste rapide et facile pour peu que vous fassiez appel à des professionnels qualifiés de l’habitat léger.

Comme de nombreux logements alternatifs, la règlementation s’adaptera à votre mode de vie. Le Code de l’urbanisme prévoit qu’une résidence devient principale dès lors que son occupant y habite plus de huit mois dans l’année. Au-delà de ce statut, aurez-vous la bougeotte ou préférez-vous vous sédentariser ?

Si vous restez plus de trois mois au même endroit, il vous faudra faire une déclaration préalable de travaux auprès de la mairie. Cette formalité vise notamment à raccorder votre tiny aux réseaux d’eau et d’électricité.

Ce n’est pas tout ! Si votre surface fait plus de 20 m², alors c’est un permis de construire qu’il faudra demander. Attention également à bien vérifier le PLU (Plan d’Urbanisme Local) qui pourra être un motif de refus. On dit merci à l’administration française !

Le saviez-vous ❓ Grâce à la démocratisation des habitats légers, de plus en plus de « tiny villages » voient le jour. Ces espaces dédiés sont une vraie oasis pour ceux qui veulent vivre en communauté tout en étant en harmonie avec la nature. Ils facilitent également les démarches légales.

avantages et inconvénients de vivre en tiny house
jolie tiny house bleu ciel avec son barbecue et sa terrasse extérieure au milieu de la forêt

Les abris démontables : la flexibilité du désassemblage

Saviez-vous que la tente est le logement nomade le plus répandu au monde ? Elle peut prendre plusieurs formes, bien que deux d’entre elles semblent se démarquer chez ceux qui veulent changer leurs habitudes de vie.

La yourte : l’histoire d’une tradition millénaire

Vous le savez peut-être déjà, chez Elles me parlent nous sommes adeptes des yourtes.

Ces petites tentes rondes traditionnelles trouvent leur origine en Asie centrale. Leur armature légère est faite pour résister aux intempéries et aux vents violents des steppes. Aujourd’hui, un nombre croissant de personnes adoptent cet habitat léger qui peut prendre les trois formes suivantes :

👉 La yourte traditionnelle (mongole) : malgré son côté typique aux couleurs vives, son treillis en bois et sa structure en feutre la rendent plus sensible à l’humidité. Les toiles doivent ainsi être régulièrement changées.

👉 La yourte contemporaine : d’une durée de vie plus élevée que le modèle précédent, elle s’adapte mieux à notre climat. Le pendant de son confort et de son aspect modulable est un montage plus long et plus complexe que sa consœur traditionnelle.

👉 La yourte ultra nomade, aussi appelée « flex-yourte » : elle peut posséder une armature en bambou, en acier ou en aluminium. C’est la plus légère et la plus économique, sans parler de sa rapidité de montage exceptionnelle (quelques dizaines de minutes !). Elle est donc beaucoup plus fragile que les deux précédentes.

Vous l’aurez compris, comme tout habitat léger, il faut bien choisir son modèle de yourte avant de se lancer dans l’aventure. Heureusement, certaines caractéristiques sont communes.

💰Leur coût de revient reste faible (prix de base à 10 000 €).

Elles sont également très lumineuses grâce à leurs ouvertures et à la présence d’un dôme zénithal. L’espace qu’elles proposent présente un volume agréable, notamment via la hauteur des murs et l’inclinaison du toit. L’isolation phonique est cependant discutable.

Les « yourteux » devront trouver le bon terrain pour s’installer, surtout pour une longue durée. Il est préférable de faire face au sud pour contrer la froideur de l’hiver (malgré des possibilités de chauffage au poêle). Tournez aussi le dos aux espaces trop exposés au vent, sous peine de voir chuter les températures très rapidement.

⚠️Côté administratif, il convient de bien se renseigner pour que l’expérience ne vire pas au cauchemar. À l’instar d’un autre habitat léger, le statut de résidence principale s’applique au-delà de huit mois d’occupation. Même limonade pour le seuil des trois mois passés au même endroit. Une fois cette limite atteinte, vous devrez faire une déclaration préalable de travaux auprès des autorités compétentes. Si vous tombez dans le champ d’application du permis de construire, alors il faudra veiller à respecter les normes environnementales RE2020.

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre article dédié !

avantages et inconvénients de vivre en yourte mongole ou contemporaine

Le tipi : au plus près des racines amérindiennes

Très proche de la yourte, le tipi se distingue par une structure plus haute en forme de cône. Les « oreilles » à son extrémité orientent le vent pour créer une ventilation naturelle. Cet habitat léger est à l’origine celui du peuple amérindien, bien qu’on puisse aussi le retrouver en Sibérie chez les Samoyèdes.

💡Bon à savoir : la forme ronde du tipi n’est pas anodine. Les premières nations d’Amérique du Nord accordent une grande importance à la symbolique du cercle, souvent attribué au cycle de la vie et de l’univers. Cette tente traditionnelle est donc empreinte de croyance et de spiritualité jusque dans sa structure.

intérieur cosy d'une tente avec un lit et des coussins

Le haut de la tente ne présente pas d’étanchéité, sauf s’il est recouvert d’une peau ou d’une toile. L’efficacité de cette méthode reste toute relative et l’entretien des pans doit être régulier pour prévenir des moisissures. Le tipi est donc indiqué pour des périodes estivales plus courtes que celles d’une vie en yourte. L’occasion d’adopter un habitat léger saisonnier.

En harmonie avec l’environnement, il permet une reconnexion aux éléments dont on observe toute la puissance. Il se démonte facilement mais reste soumis aux mêmes règles d’implantation : durée du séjour limitée à 3 mois pour éviter les démarches.

avantages et inconvénients de vivre dans un tipi / tente

L’habitat léger transportable : la mobilité par excellence

Ce qui rime souvent avec la vie nomade, c’est le déplacement. Bon, pas au sens premier du terme, mais surtout en matière d’état d’esprit. Être itinérant demande une certaine adaptabilité qui se retrouve dans le choix de son logement.

jolie roulotte en bois avec un petit escalier au milieu de la verdure

La roulotte : l’héritage des gens du voyage

Souvent associée aux populations gitanes, la roulotte est une petite cabane en bois sur roues. Son toit arrondi et ses couleurs vives lui donnent un caractère particulier : il est facile de se sentir l’âme poétique. Une véritable invitation au rêve…

Traditionnellement, elle est tirée par des chevaux, mais on peut aussi en voir avec des ânes ou des mulets. Il y a néanmoins une certaine taille maximale à respecter si vous choisissez cette option (12 mètres de longueur, 2,55 mètres de largeur et 4,10 mètres de hauteur). De plus, la cohabitation et le coût engendré par ces compagnons est un élément non négligeable dans la sélection de cet habitat léger. Enfin, si elle n’a pas besoin d’une carte grise, vous ne pourrez la conduire que sur des routes secondaires au vu de sa lenteur (maximum 10 km/h). À ce rythme, oubliez les autoroutes !

Le saviez-vous ❓Il est possible de tracter une roulotte avec un véhicule mais l’attelage doit être adapté. Attention aux dimensions : au-delà de 18 mètres de long, c’est le permis poids lourd ! Ces petites cabanes roulantes font donc 8 m² en moyenne, ce qui reste petit pour une vie à plusieurs.

💰Le prix d’une roulotte oscille entre 3 000 € et 20 000 €, sans compter les chevaux ou la voiture nécessaires. Tout dépend des aménagements déjà intégrés. Pami les plus courants, on trouve un poêle à bois, des récupérateurs d’eau et des panneaux solaires, ce qui garantit une certaine autonomie énergétique à faible poids écologique.

Le stationnement est régi par les mêmes lois que pour toutes les habitations réversibles transportables. À défaut de trouver un camping ou un espace spécialement prévu, vous devrez vous tenir à la limite des trois mois à ne pas dépasser au même endroit si vous ne voulez pas être dans l’obligation de déposer une déclaration de travaux à la mairie ou un permis de construire.

Le camping-car : le monde à portée de roues

Avez-vous déjà entendu parler de la vanlife, ce mode de vie « instagrammable » qui consiste à aménager une camionnette pour en faire son logement principal ? Derrière ce terme anglo-saxon se cache un mot beaucoup plus franchouillard : le camping-car. En effet, il n’y a pas de distinction juridique entre ce dernier et un van, notamment aux yeux du code de la route.

À la différence d’un autre habitat léger, le camping-car combine logement et moyen de transport dans un seul et même véhicule motorisé. Il n’est pas considéré comme un domicile fixe permanent aux yeux de l’État, ce qui obligera son ou sa propriétaire à déclarer une adresse fiscale ailleurs. Pour ce faire, vous pourrez passer par un proche ou faire appel à une société spécialisée. Bien qu’il n’y ait plus de taxe sur les résidences mobiles terrestres en France depuis 2019, ces coordonnées seront utilisées pour votre impôt sur le revenu. Bonjour les digital nomads !

Beaucoup plus maniable qu’une caravane ou qu’un mobil-home, le camping-car pourra vous emmener quasiment partout.  À vous les plus belles routes de campagne au fin fond de l’Ardèche ! Un permis B est amplement suffisant si votre van ne dépasse pas les 3,5 tonnes.

L’espace peut cependant sembler exigu pour ceux qui cherchent le confort d’une vraie surface habitable. Pas vraiment fait pour l’intimité, sans parler des bruits de roulement de vaisselle dans les tiroirs lors de la conduite.

💰Une telle liberté a un prix. 40 000 € pour un camping-car basique. S’ajoutent à cela les frais d’entretien (plus coûteux que pour une caravane) et l’essence.

Hormis l’assurance obligatoire de responsabilité civile (pour couvrir les dommages que vous pourriez causer à autrui en cas d’accident), il est fortement conseillé d’assurer votre camping-car puisqu’il sera votre véritable compagnon de vie. L’occasion, peut-être, de penser à un nom pour le baptiser ? Une mention VASP (Véhicule Automoteur Spécialisé) sur votre carte grise peut également rassurer les techniciens les plus frileux lors des contrôles techniques.

Enfin, les règles de stationnement sont les mêmes que pour les véhicules classiques : pas plus de sept jours consécutifs sur la voie publique. Camper se fait dans les lieux dédiés (campings, villages étapes, aires d’accueil, etc.) décrits dans le Code de l’urbanisme. Certains d’entre eux restent ouverts toute l’année.

✏️À noter que les mairies peuvent interdire le camping dans leur PLU lorsqu’il a des retombées sur la salubrité, la tranquillité publique ou la conservation des paysages naturels. En dehors de ces cas, le cap des trois mois à un même endroit s’applique : s’il est dépassé, alors vous devrez faire une déclaration préalable de travaux.

avantages et inconvénients de vivre en camping-car à l'année en 2023
photo d'un camping-car avec des chaises et une table extérieure ainsi qu'une guitare

La caravane : l’essence du logement portatif

La caravane est une sorte de roulotte moderne. Tracté par un véhicule, cet habitacle sur roue est l’emblème de la vie de bohème. Non motorisé, il dépend donc de son moyen de déplacement dont la vitesse ne doit pas excéder 90 km/h. Le temps de profiter du paysage.

Sa configuration fait qu’il est parfois compliqué, voire impossible, d’emprunter certaines ruelles ou traverser des villages. Ne parlons pas de la marche arrière !

À taille équivalente, elle offre généralement plus d’espace qu’un autre habitat léger du même type (de 5 mètres à 7,50 mètres de long pour les plus grands modèles). Si le PTAC (Poids Total Autorisé en Charge) de l’ensemble n’excède pas 3,5 tonnes, alors un permis B sera suffisant.

💡Pour éviter tout problème avec les assurances ou le contrôle technique, il est conseillé de déclarer sa caravane en tant que VASP (Véhicule Automoteur Spécialisé). Coût de l’opération ? Environ 300 euros.

Les matériaux de construction de la caravane sont souvent moins écologiques et plus polluants à la fabrication que ceux de la roulotte ou de la tiny house : aluminium et polyester en tête de liste. Cependant, elle ne nécessite pas de grosses révisions avant de voyager.

💰Son prix à l’achat va de 11 000 € à plus de 30 000 € pour les modèles résidentiels.

Que dit la loi ALUR sur le stationnement ou la résidence de ce type d’habitations nomade ?

C’est la classique : en dehors des terrains dédiés (camping, aires d’accueil, etc.), elle doit être déplacée tous les trois mois pour éviter les démarches administratives. Elle doit également garder ses moyens de mobilité (roues et barre de traction) pour pouvoir quitter son emplacement à tout moment. Sinon, une déclaration de travaux doit être faite auprès de la mairie, afin d’aménager le réseau public de distribution d’eau et d’électricité. Certains terrains, comme les parcelles non constructibles, demeurent cependant totalement inaccessibles. Il faut donc consulter le PLU en vigueur.  

avantages et inconvénients de vivre dans une caravane toute l'année

Le mobil-home : un équilibre entre sédentarisation et itinérance

Avec un nom pareil, on aurait envie de tracer sur la route 66 au coucher du soleil. Le mobil-home, également appelé maison mobile, est une habitation de forme rectangulaire qui est construite sur un châssis remorquable et repose sur des roues. Il peut être stabilisé grâce à des pilotis ajustables. Ses dimensions lui confèrent le statut de convoi exceptionnel lorsqu’il se déplace, à la différence du camping-car ou même de la tiny house. Il rentre dans la définition d’un habitat léger depuis la loi ALUR de 2014.

Bien que plus grand qu’une caravane, sa surface ne peut pas dépasser 40 m². Ici aussi, notre cher Code de l’urbanisme se rappelle à notre bon souvenir :

👉 Au-delà de trois mois au même emplacement, les mobil-homes de moins de 20 m² devront faire l’objet d’une déclaration préalable de travaux.

👉 Ceux dont la superficie excède le seuil ci-dessus tombent dans la juridiction du permis de construire.

👉 Si vous avez la bougeotte et que vous vous vous déplacez tous les trimestres, il devra conserver ses moyens de traction pour rester un abri mobile.

👉 Il faut qu’il soit considéré comme votre résidence principale (donc que vous y passiez plus de 8 mois dans l’année) pour avoir le droit de le poser sur un terrain privé. Il sera ainsi soumis à la taxe d’habitation.

👉 Si vous décidez d’en faire votre résidence secondaire, à vous de trouver un lieu adéquat (camping par exemple). Il faudra néanmoins s’acquitter de la taxe de séjour…

Souvenez-vous également que le PLU (Plan Local d’Ubanisme) peut être un frein à votre installation.

💡Autre avantage non négligeable : la sous-location d’un mobil-home est autorisée par la loi. Il y a même possibilité de récupérer de la TVA si c’est un meublé. Pour une fois que la fiscalité est du côté des habitats légers !

💰 Son prix moyen est de 30 000 € pour une durée de vie limitée à environ 20 ans. Au niveau du confort, nous ne sommes pas loin de la tiny house, même si les matériaux utilisés sont souvent moins écologiques, à l’instar de la caravane et du camping-car. Cette maison mobile comporte souvent plusieurs pièces et parfois même une terrasse.

avantages et inconvénients de vivre en mobil-home

La kerterre : l’habitation réversible biodégradable

Au fur et à mesure de la prise de conscience générale sur l’écologie, de nouvelles formes d’habitats légers ont fait leur apparition. L’une d’entre elles a été inventée il y a plus de 20 ans par la bretonne Evelyne Adam, et présente des similitudes avec une maison de hobbit : la kerterre. En langage celtique, « ker » signifie « maison » ou « lieu de vie ».

Construite à base de pierre, sable, chanvre et chaux, cette tiny house de forme arrondie se veut au plus proche de la nature. En effet, l’intégralité des matières premières utilisées dans sa fabrication sont très peu polluantes.  Cela donne un caractère biodégradable inédit à la structure. Les plus motivés pourront poser un sol végétal isolé par une couche d’argile. Néanmoins, il est fréquent de trouver des kerterres avec un parquet, une dalle ou du carrelage.

Les fenêtres et portes intégrées apportent une belle luminosité. Adieu la sensation de vivre comme une taupe ! La nature des murs permet également à la maison de « respirer » : elle garde la fraîcheur en été et la chaleur en hiver. Le chauffage se fait au poêle ou à la cheminée.

L’art de construire un tel habitat léger n’est pas donné à tout le monde. Il est possible de s’y atteler soi-même, mais pas sans formation. Peu d’artisans sont correctement formés et le coût de la main d’œuvre est donc conséquent. Un comble quand on le compare à celui, négligeable, des matériaux.

💰 Le budget moyen se situe autour de 1 600 € le m².

Si la surface de la kerterre dépasse 5 m², une déclaration préalable de travaux devra se faire auprès de la mairie. Au-delà de 20 m², il faudra demander un permis de construire.

Le bateau-logement : l’alternative au pied marin

« Et cependant, ce que les hommes cherchent,
pourrait être trouvé dans une seule rose ou un peu d’eau ».

Le petit prince, Antoine de Saint-Exupéry

Cette philosophie aux notes délicates aura du sens pour les pirates de notre temps, ceux qui voient dans les bateaux un lieu de vie à part entière. Qu’ils soient à quai ou en mer, ce type d’habitat léger s’adresse autant aux navigateurs dans l’âme qu’aux matelots plus sédentaires.

péniche bleu clair fleurie avec des bâtiments en arrière plan

La péniche : le charme de la vie fluviale

Véritable équilibre entre l’agitation urbaine et un style de vie plus bohème, la péniche séduit de plus en plus de citadins en manque d’évasion. Le modèle le plus répandu est celui du gabarit Freycinet, fournissant plusieurs centaines de m² pour une longueur de 38,5 mètres et une largeur de 5 mètres.

Cette maison flottante au charme atypique jouit cependant d’avantages propres à la vie entre terre et mer : un calme inégalé mais aussi une certaine proximité avec la ville selon les emplacements.

Parlons justement de ces derniers, premières embûches sur ce qui aurait pu paraître comme un long fleuve tranquille.

👉 Les places disponibles se font de plus en plus rares.

👉 Chaque péniche doit verser une redevance mensuelle à l’organisme VNF (Voies Navigables de France) en fonction de son lieu de mouillage.

👉 Il est maintenant également obligatoire de posséder un COT (Certificat d’Occupation Temporaire). Ce droit doit être renouvelé tous les 5 ans et est incessible : chaque nouvel acquéreur devra impérativement refaire une demande avant de prendre possession des lieux.

Le Code de l’urbanisme vous avait manqué ? Le stationnement dans les ports non privés dépassant 1 mois doit faire l’objet d’une demande officielle à la mairie concernée.

Ce n’est pas tout, si vous souhaitez déplacer votre péniche, en plus du permis bateau associé, il faudra payer une taxe nommée vignette qui avoisine les 45 € par jour. N’oubliez pas non plus l’immatriculation et l’assurance

💰 En amont de tous ces frais, sachez qu’une péniche à l’achat coûte minimum 50 000 €. À ce prix, vous aurez seulement la coque vide. Ne parlons même pas de l’entretien et des travaux potentiels, atteignant plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Maigre consolation, si vous en avez fait votre résidence principale (occupation de plus de huit mois par an), vous pourrez demander l’allocation au logement…pour peu que vous justifiiez du paiement de vos redevances. Mais attention, si vous êtes propriétaire, bonjour la taxe foncière et celle sur l’enlèvement des ordures ménagères !

Malgré tout cela, le prix reste inférieur à un habitat en dur pour une surface équivalente. En prime, la plupart de ces dernières possèdent une terrasse. Un petit verre au soleil face à la tour Eiffel ? (Laissez-nous rêver…). Il faut noter aussi une certaine solidarité entre les « pénichards », bien que cette caractéristique se retrouve chez tous les occupants d’habitats légers.

avantages et inconvénients de vivre dans une péniche à l'année

Le voilier : pour les nomades sur l’eau

Ses voiles gonflées comme les ailes d’un oiseau, le voilier est sans conteste le symbole de la liberté sur les flots. L’impression de vacances perpétuelles qu’il donne est rarement égalée. Un côté vie d’explorateur qui ne l’empêche pas de remplir les critères de définition d’un habitat léger.

💡 Il doit être immatriculé. Le permis bateau sera également indispensable pour la navigation, de même que le paiement de la TAEMP (Taxe Annuelle sur les Engins Maritimes de Plaisance). En fonction de son emplacement, le loyer à quai n’est pas non plus à négliger dans le budget.

Même s’il est beaucoup moins spacieux qu’une péniche, son entretien a un prix conséquent : 10% à 20% du prix d’achat initial chaque année.

En effet, les équipements doivent rester adaptés à la vie marine et résister au sel, aux intempéries et au soleil. Vous connaîtrez ainsi par cœur la liste des matériaux imperméables et anti-moisissures. La gestion des ressources type gaz ou électricité est également plus fastidieuse même s’il est possible d’installer des panneaux solaires.

Pour finir, il faudra être à l’aise avec le mouvement des vagues et la résonnance du coffrage du bateau.

avantages et inconvénients de vivre et voyager à bord d'un voilier toute l'année

Au-delà des lourdeurs administratives qui paraissent inévitables quel que soit le type d’habitat léger, choisir de vivre autrement en sortant du cadre est synonyme d’aventure mais aussi de prise de conscience. Que vous privilégiiez la flexibilité, le confort, l’écologie, la durabilité ou même la facilité de déplacement, vous trouverez forcément une belle alternative aux habitations traditionnelles. Plus le temps passe, plus les lieux d’accueil se multiplient. Au cœur des écovillages ou sur les routes du monde, espérons que la voix des partisans des logements de demain continuera de résonner pour changer les mentalités et faire bouger les choses.

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✍️ Article écrit par Geneviève, pour Elles me parlent